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7e cérémonie du Ballon d’Or
Ziani l’a refait !
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Prévue à 17h, la 7e cérémonie du Ballon d’Or algérien, organisée conjointement par Le Buteur et El Heddaf, a été retardée de presque une heure en raison de l’arrivée tardive des invités habitués aux soirées nocturnes. Le hall était bondé de monde lorsque le lauréat Karim Ziani était descendu de sa chambre d’hôtel pour rejoindre sa table. Il sera suivi quelques instants plus tard par les hôtes du Buteur et d’El Heddaf. Des hôtes de marque, comme d’habitude, à leur tête Andreas Brehme, champion du monde 90 avec l’Allemagne réunifiée, Djamel Belmadi, premier Ballon d’Or algérien en 2001, et plusieurs joueurs toutes générations confondues.
Ce sont les meilleurs joueurs cadets qui seront les premiers primés suivis par les juniors, le meilleur espoir, le meilleur arbitre, un prix spécial Jumbo Jet et, comme bouquet final, la remise du deuxième Ballon d’Or à Karim Ziani qui entre dans la jeune histoire de cette cérémonie laquelle prend d’année en année de l’ampleur.
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Ziani : «J’aurais aimé que ce prix coïncide avec la qualification de l’Algérie à la CAN 2008»
«C’est difficile de se maintenir à ce niveau deux années consécutives. J’aurais aimé que ce prix coïncide avec la qualification de notre équipe nationale à la CAN 2008. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Je ne remercierais jamais assez Le Buteur et El Heddaf qui font beaucoup pour le football algérien. Saha Aïdkoum à tous les Algériens.»
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Andreas Brehme, la surprise de la soirée
Andreas Brehme, la surprise de la soirée
A son arrivée à l’aéroport d’Alger hier à 1h du matin en provenance de Frankfurt, Andreas Brehme a eu ces premiers mots sur le football algérien. «Cette talonnade de Madjer contre nous en finale de la Coupe d’Europe des clubs champions restera un grand moment de l’histoire du football. Je sais de quoi je parle parce que ce jour-là, j’étais sur le terrain, malheureusement pas du côté de Madjer.» Brehme jouait au Bayern de Munich après avoir connu ses premières heures de gloire à Kaiserslautern. Il jouera également à l’Inter de Milan et au Real Saragosse en Espagne. Le seul regret de Brehme est qu’il n’a pas pu revoir Madjer qui s’est désisté à la dernière minute, retenu par ses obligations professionnelles. «J’ai un autre regret, corrige-t-il, Madjer a failli signer au Bayern mais il n’a pas fait. Je regrette de ne pas jouer avec lui.»
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Ziani : «Cette distinction tombe au bon moment»
Tous nos invités étaient rentrés chez eux, les lampes étaient éteintes lorsque Ziani nous a invité dans sa chambre d’hôtel au Hilton, la 739. Il était 1h 40 et le Ballon d’or était exténué, mais cela ne l’a pas empêché d’accepter de répondre à nos questions. A toutes nos questions.
Pour commencer, quel est votre sentiment en recevant pour la deuxième fois consécutive le Ballon d’or du Buteur et d’El Heddaf ?
J’ai failli pleurer lorsque vous m’avez appelé pour m’informer que j’étais une nouvelle fois élu meilleur joueur d’Algérie. Etre reconnu par les miens a un goût particulier, d’autant que le premier trophée m’a porté bonheur avec la Coupe de France que j’ai remportée avec Sochaux puis le contrat que j’ai signé avec une grande équipe, l’Olympique de Marseille.
- Vous étiez ému, parce que vous ne vous y attendiez-pas ?
Plutôt parce que cette distinction est arrivée à un moment difficile de ma carrière. Bien que je sois fort de caractère, j’ai été un peu ébranlé par la succession de critiques à mon encontre au sein de mon club. Ce Ballon d’Or est venu me mettre du baume au cœur pour me remonter le moral, en prévision de la suite du parcours.
- Vos concurrents pour le Ballon d’or s’appellent Belhadj, Saïfi, Hadj Aïssa et Bouguèche. N’avez-vous pas eu peur d’être distancé par l’un d’eux ?
Naturellement car tous les joueurs nominés méritaient de remporter le trophée. Tout le monde reconnaît en Belhadj ses grandes qualités qui lui ont valu de signer dans un grand club comme Lyon. Saïfi est en train de retrouver son meilleur niveau à Lorient, il mérite de jouer dans les meilleurs clubs d’Europe. J’ai déjà joué avec lui à Troyes et en équipe d’Algérie et ce qu’il réussit à faire sur un terrain de foot est tout simplement exceptionnel. Même à l’entraînement, je reste bouche bée devant ce qu’il fait. Saïfi est un magicien et sans démagogie aucune, j’aurais aimé qu’il gagne ce Ballon d’or car il le mérite autant que moi. Concernant Hadj Aïssa et Bouguèche, je crois qu’ils ont pris une part prépondérante dans l’obtention des titres pour leur équipe. Le championnat et la Coupe arabe pour le premier et la Coupe d’Algérie pour le second. Concernant ces deux joueurs, j’ai envie d’ajouter quelque chose.
- Laquelle ?
Ces deux joueurs doivent jouer en Europe le plus vite possible. C’est valable aussi pour tous les joueurs qui émergent en championnat. C’est la seule manière pour eux de progresser. Même si dans un premier temps, ils ne vont pas gagner beaucoup d’argent, ce n’est pas important car l’argent viendra tôt ou tard, l’essentiel c’est d’embrasser une carrière professionnelle le plus vite possible et de côtoyer le football européen. Je dis ça parce que j’ai joué avec Hadj Aïssa et je sais qu’à l’instar de beaucoup de footballeurs locaux, il a largement sa place dans une équipe de L1.
- Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu le trophée des mains d’un champion du monde, Andreas Brehme en l’occurrence ?
Ce moment restera gravé dans ma mémoire durant toute ma vie. Déjà le fait de recevoir un tel trophée est en soi très important, le recevoir des mains d’un champion du monde fera partie de l’histoire. Cela donne à la cérémonie une dimension mondiale.
- Il y avait aussi vos amis Jacques Faty et Djamel Belmadi et le représentant de l’OM Skoblar...
Faty est mon meilleur ami à Marseille et la présence des amis ne peut que me faire plaisir, tout comme celle de Belmadi que je considère comme un grand frère qui m’a beaucoup aidé à mes débuts en équipe d’Algérie. La présence de Skoblar, l’ancien grand buteur de l’OM qui occupe un poste important au club a donné un cachet officiel à la cérémonie.
- Revenons au football maintenant. Comment expliquez-vous votre baisse de forme au sein de votre club ?
Avant de parler de mon niveau, je dois vous dire que Marseille est un club très spécial où la pression est trop forte. Il suffit de rater un seul match pour que tout soit remis en question. Je reconnais toutefois qu’à mon arrivée au club, j’ai commis une erreur qui a fait que ma forme en prenne un coup.
- Peut-on connaître quelle est cette erreur ?
J’ai joué blessé pendant plusieurs matches. Parfois, j’ai dû avoir recours à des piqûres pour tenir le coup, d’où la baisse de forme dont vous avez parlé. J’ai joué à 60% de mes moyens et les critiques n’ont jamais tenu compte de mes problèmes de genou.
- Mais un joueur professionnel doit accepter les critiques, non ?
Naturellement et je les ai acceptées toutes, même les critiques subjectives. D’ailleurs, j’y suis habitué, c’est mon père qui m’y a habitué en étant très sévère avec moi.
- Comment voyez-vous votre avenir à Marseille sachant qu’on parle déjà de votre départ ?
Ce que j’ai à vous dire à ce sujet, c’est que jusqu’à présent je n’ai montré que 30% de ce que je sais faire. Partir serait dans ce cas un aveu d’échec, alors que moi j’ai une envie folle de prouver à tout le monde qu’on n’a pas eu tort de me recruter. Ce Ballon d’Or, j’en suis convaincu, me portera bonheur une nouvelle fois.
- On parle pourtant de contacts avec Lens et de votre penchant pour le championnat d’Espagne...
Je n’ai jamais caché mon penchant pour la Liga, mais je me suis tracé un plan de carrière avec des étapes bien précises. Celle de Marseille vient juste de commencer. Mon seul souci donc est de m’imposer à l’OM avant de penser à autre chose. Quant aux contacts avec Lens, je n’en sais pas plus que vous.
- Vous allez suivre la CAN-2008 à la télé. Avez-vous encore des choses à dire à ce sujet ?
(Après un long soupir) Vous n’allez pas me croire si je vous dis que je n’ai pas encore avalé la pillule, parce que je reste convaincu que nous possédons des joueurs et une équipe de très bon niveau et nous l’avons prouvé à plusieurs reprises. Je n’ai pas envie de revenir sur toutes les raisons de notre élimination, mais la principale reste sans conteste l’état du terrain du 5-Juillet qui nous a porté préjudice et arrangé les équipes adverses. Jusqu’à présent, je ne comprends pas pourquoi en Europe on peut changer une pelouse en 10 jours et chez nous, il faut des années pour le faire. Il y a quelque chose qui cloche.
- Est-il vrai que vous les joueurs avaient demandé de jouer ailleurs qu’au 5-Juillet ?
Au cours de notre entretien avec le président de la fédération, nous lui avons demandé de changer cette pelouse, pas de jouer ailleurs. Je ne crois pas qu’il existe un joueur qui refuserait de jouer devant 80 000 spectateurs. Personnellement, je veux qu’on continue à recevoir tous nos adversaires au 5-Juillet, mais sur une meilleure pelouse. L’un de mes rêves et d’ailleurs de jouer un derby USMA-MCA dans ce stade.
- Peut-on comprendre par là que vous comptez terminer votre carrière en Algérie ?
(Rires) Pourquoi pas. En tout cas, l’ambiance que j’ai vue lors du derby, je ne l’ai jamais vue sur les terrains de France.
- Même pas lors de PSG-OM ?
Même pas. L’ambiance du 5-Juillet est unique. La preuve, après la défaite contre la Guinée, je n’ai pas dormi pendant 3 jours, car j’avais de la peine pour ces supporters venus de toutes parts pour nous voir gagner.
- Il vous sera désormais difficile de reconquérir ce public...
Non, parce que le public algérien aime le football. Il suffit de gagner et de bien jouer le premier match des éliminatoires pour le reconquérir. A nous de faire en sorte de bien jouer et de réaliser un bon résultat au Sénégal pour nous réconcilier avec nos supporters. Nous avons les moyens de le faire. Qui a pensé un jour que le Togo allait se qualifier à la Coupe du monde ?
- Votre solidarité avec l’ancien sélectionneur a provoqué une réaction médiatique virulente. Pourquoi ?
Un joueur peut donner son avis sans que cela ne soit assimilé à du chantage. Je crois que cette affaire a pris des proportions qu’elle n’aurait jamais dû prendre.
- Le comité d’organisation de la Coupe du monde 2010 présent à la cérémonie du Ballon d’Or vous a désigné ambassadeur du Mondial. Qu’est-ce que cela vous fait-il ?
C’est un honneur de représenter l’Algérie à un aussi haut niveau. Ma joie serait totale si l’Algérie se qualifiait à cette Coupe du monde.
- Est-il vrai que vous étiez un habitué de la mosquée à Bab El Oued lorsque vous étiez enfant ?
(Rires) En effet, et c’est mon oncle Mohamed qui m’y accompagnait très souvent, pas seulement à Bab El Oued mais dans diverses mosquées d’Alger lorsque je passais mes vacances chez ma grand-mère au quartier Cadix. Cela me rappelle d’excellents souvenirs.
- Par quoi voulez-vous terminer cet entretien ?
Je voudrais dédier ce trophée à ma famille, spécialement mon père, ma mère et ma fille. J’espère être à la hauteur des espoirs placés en moi par les supporters algériens.
Redouane B.
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